Attentat : Abdoul-Hakim Anaiev a été condamné mardi à 10 ans de réclusion criminelle
Abdoul-Hakim Anaiev, complice de l’attentat au couteau qui a fait un mort et quatre blessés dans le quartier de l’Opéra à Paris le 12 mai 2018, a été condamné mardi à 10 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises spéciale de Paris. Il était accusé d’avoir participé à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes.
Abdoul-Hakim Anaiev, 23 ans, était l’ami d’enfance de Khamzat Azimov, le terroriste qui a commis l’attaque au nom du groupe État islamique (EI). Les deux hommes, originaires de Tchétchénie, s’étaient rencontrés au lycée à Strasbourg et avaient échangé des messages sur les réseaux sociaux, dans lesquels ils exprimaient leur adhésion à l’idéologie jihadiste et leur volonté de mourir en martyrs.
Le jour de l’attentat, Abdoul-Hakim Anaiev avait envoyé un message à Khamzat Azimov pour lui dire qu’il était prêt à le rejoindre à Paris. Il avait également acheté un billet de train pour le lendemain, mais il avait été interpellé par les services antiterroristes avant son départ. Il avait alors reconnu être radicalisé, mais il avait nié avoir eu connaissance du projet d’attaque de son ami.
Devant la cour, Abdoul-Hakim Anaiev a maintenu sa version, affirmant qu’il ignorait les intentions de Khamzat Azimov et qu’il ne l’avait pas influencé. Il a présenté ses excuses aux victimes et à leurs familles, tout en se disant victime lui-même d’une « manipulation » de la part de son ami. Il a également exprimé ses regrets d’avoir adhéré à une « idéologie dégoûtante » et d’avoir « trahi » la France, son pays d’accueil.
La cour n’a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé 17 ans de réclusion criminelle assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Elle a estimé qu’Abdoul-Hakim Anaiev avait joué un rôle secondaire dans l’attentat et qu’il avait fait preuve d’une certaine prise de conscience. Elle a toutefois souligné la gravité des faits et le danger qu’il représentait pour la société.
L’avocat d’Abdoul-Hakim Anaiev, Me Jean-Christophe Tymoczko, a salué une décision « juste et équilibrée », qui « prend en compte la personnalité » de son client et « laisse une perspective de réinsertion ». Il a indiqué qu’il ne ferait pas appel du verdict. La partie civile, représentée par Me Patrick Klugman, s’est dite « satisfaite » que la cour ait reconnu la culpabilité d’Abdoul-Hakim Anaiev, mais a regretté une peine « trop clémente » au regard de la « barbarie » de l’attentat.
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